¡Viva la diferencia! Le futur multiculturel de la vie religieuse
Image: Les différences d’âge et d’ethnicité peuvent mener à la fois à des chocs culturels et à des expériences précieuses d’apprentissage.
Les hommes et les femmes qui entrent dans la vie religieuse aujourd’hui sont généralement beaucoup plus jeunes que la plupart des membres de leurs communautés et beaucoup plus diversifiés culturellement. Pour les communautés religieuses qui ont été assez homogènes tout au long de leurs histoires, ce fait peut être une source de célébration et mais aussi de consternation. Voici des conseils de quelques jeunes religieux sur comment incorporer la diversité culturelle avec le moins de détresse et avec le plus de bénéfices possibles.
Quels sont les défis auxquels font face les communautés avec la diversité culturelle des nouveaux membres?

Frère Roger Lopez, O.F.M.
Le défi le plus grand c’est de ne pas supprimer la culture des nouveaux membres—leurs pratiques religieuses, leurs dévotions, leurs goûts culinaires, ou leurs coutumes. La majorité peut facilement devenir le standard pour tout le monde. Nous devons aspirer à des communautés où la culture de chacun peut prospérer et, idéalement, peut être intégrée à l’ensemble.
As-tu jamais senti des obstacles majeurs à cause de différences culturelles?
Soeur Christa Parra, I.B.V.M.

Quand j’ai prononcé mes premiers vœux, je planifiais la messe avec ma directrice de formation. Quand nous avons discuté la liste des invités, j’ai appris que seulement la famille immédiate pouvait y assister. Pour moi, cela voulait dire que mes parents, mes grands-parents, mes frères avec leurs conjointes, mes parrains, mes oncles, mes tantes, et mes cousins pouvaient y être. Dans notre culture (mexico-américaine), nous célébrons ensemble chaque événement de la vie. Pour ma directrice, la famille immédiate voulait dire que seulement mes parents et mes frères pouvaient y assister. Après l’avoir discuté davantage, elle a présenté notre échange aux dirigeantes de la communauté, et elles ont décidé que mes grands-parents et un oncle pouvaient y assister. Ceci a eu une grande importance pour moi.
Sister Xiomara Méndez-Hernández, O.P.
Je me suis sentie comprise par ma communauté, particulièrement par les membres qui sont de la République dominicaine ou qui y ont travaillé. J’ai appris à apprécier l’organisation importante et la préparation pour la messe, la tranquillité, les beaux chants, la courtoisie, etc. Mais, lors des liturgies, le contact avec les proches, les câlins, la musique joyeuse, le mouvement, les applaudissements me manquent. J’ai du mal à aimer la musique d’orgue. Dans mon pays, la République dominicaine, on joue de l’orgue pendant la grand-messe à la cathédrale et souvent aux funérailles. L’orgue me fait penser à la noirceur et à la tristesse.

Pendant mon noviciat (une période d’étude et de pastorale pendant le processus d’admission) je faisais fréquemment références à mes propres expériences en République dominicaine, car elles étaient mes antécédents. À un moment donné, la directrice de noviciat d’une autre communauté m’a dit : «Tu parles toujours de ton pays ou y fais référence. C’est toi qui es venue à CE pays, et c’est toi qui dois t’adapter à CETTE culture, et ce n’est pas à nous à nous adapter à la tienne.
J’ai été surprise et blessée, car le noviciat multicommunautaire devait encourager la diversité multiculturelle. J’en ai parlé à la prieure de ma communauté, et elle a été très compréhensive. Je pense qu’il y un besoin d’éducation continue sur la diversité raciale et culturelle pour l’avenir de la vie religieuse aux États-Unis, puisque c’est un pays avec tant de cultures et de races.
Qu’est-ce qui t’a aidée à t’intégrer à ta communauté?

Soeur Mary Yun, O.P.
Un aspect positif de ma communauté c’est qu’elle encourage la créativité des nouveaux membres de cultures différentes. J’ai appris d’une sœur vietnamienne comment faire de l’origami modulaire. Peu après, j’ai décidé de faire de l’origami mon passe-temps et je faisais beaucoup d’ornements. Ma congrégation (Dominican Sisters of Mission San Jose à Fremont, Californie) m’a encouragée à avoir mon propre poste à la vente annuelle des fêtes à la maison-mère.
La communauté a aussi incorporé les cultures différentes des sœurs aux liturgies. Par exemple, quand j’ai reçu l’habit et prononcé mes premiers voeux, des parties de la messe étaient en coréen et on a mangé un barbecue coréen à la réception.
Soeur Christa Parra, I.B.V.M.
Je suis la plus jeune et une minorité dans une communauté où la majorité sont des blanches. Néanmoins, ces facteurs n’ont pas été une barrière aux relations merveilleuses que j’ai établies avec les sœurs de notre communauté. Les sœurs ont été très accueillantes et chaleureuses, faisant leur possible pour me faire sentir à l’aise.
Évidemment, l’acceptation de ma famille veut dire l’acceptation de qui nous sommes culturellement. Un bel exemple de comment les sœurs ont accepté ma culture c’est quand j’ai fêté mes trente ans. Elles ont fait une fête d’anniversaire appelé « Quinceañera, fois deux. » La quinceañera est une célébration spéciale dans notre culture pour une jeune fille qui fête ses quinze ans. Il était donc ingénieux de le multiplier par deux pour mon trentième. Nous avons savouré la cuisine mexicaine et apprécié de la musique espagnole, et nous avons dansé dans notre salle communautaire à la maison de la Province. Ma mère et mon frère sont venus de l’Arizona, ce qui a rendu l’expérience encore plus extraordinaire.

Frère Carlos Medina, O.S.A.
Ce qui m’a aidé le plus, ce sont les opportunités que ma province m’a données pour passer du temps avec des Augustins de l’Amérique latine. Ma province a été généreuse en me laissant participer à des congrès des Augustins en Amérique latine et j’ai aussi eu l’opportunité de vivre en communauté un été en Amérique latine. Nous avons aussi reçu des Augustins de l’Amérique latine à notre province en Californie. Ce genre de contact m’aide à mieux comprendre comment être à la fois un Colombien-américain et un membre des Augustins .
Qu’est-ce qui est porté le plus à causer le choc culturel : la différence d’âge ou la différence d’ethnicité?
Soeur Mary Yun, O.P.
Je crois que les différences d’âge créent plus de frustration que les différences culturelles. Je vis le « fossé technologique » parfois dans la communauté, mais en même temps ceci me donne l’opportunité d’interagir avec mes sœurs. C’est génial que quelques sœurs soient disposées à essayer d’autres formes de communication, le « texting » par exemple.
Frère Carlos Medina, O.S.A.
Il m’est difficile de décider lequel pose le plus grand défi à l’interaction dans le groupe. Peut-être que ma difficulté réside dans le fait que mon expérience de différence d’âge se trouve souvent en même temps qu’une différence ethnique, puisque tous les religieux que je connais qui ont plus de soixante ans sont aussi des blancs.
En général, je trouve que l’interaction avec un groupe de religieux d’autres minorités ethniques est plus facile pour moi que l’interaction avec un groupe de religieux dans lequel je suis le seul membre d’une minorité ethnique.
Les écarts d’âge présentent en effet des défis pour l’interaction de groupe. L’interaction dans des groupes où je suis le plus jeune et les autres sont beaucoup plus âgés implique souvent que je ne connais pas les références faites dans les conversations car nous ne partageons pas la même histoire. Comme les différences ethniques, les interactions individuelles sont différentes, et, en règle générale, je n’ai pas de difficulté à interagir avec un frère majeur.
Soeur Xiomara Méndez-Hernández, O.P.
Soeur Christa Parra, I.B.V.M.
Je pense que les écarts d’âge sont plus évidents quotidiennement que les différences culturelles. Je me suis toujours sentie libre d’être moi-même, et mes sœurs encouragent cela. Ma façon de m’habiller, de communiquer, de danser, penser et écouter de la musique—ce sont des différences évidentes qui reflètent ma génération. Bien que les sœurs ne comprennent pas des fois pourquoi j’aime certaines choses, elles sont gentilles et patientes avec moi. Elles me forment et m’enseignent par leurs vies (et même leurs morts) la grâce, la persévérance, et l’amour.
Related articles: vocationnetwork.org, Five reasons we need religious communities, Vision 2007; Call me sister, Vision 2011.
See also the NRVC Report on Incorporating Cultural Diversity in Religious Life (CARA, 2014).
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